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Édito : Virée tropicale

Firmin Koto | | Edito

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Après avoir, à maintes reprises, usé du réconfort qu’offre une tasse de café dans le temps glacial scandinave, nous avons décidé de passer à une autre chose : une virée sous les tropiques, en Afrique de l’ouest. Un délice qui mérite d’être conté…

Première destination : Abidjan – Côte d’Ivoire. Il fait 40 degré au sol. Rien à voir avec les -15° qu’on a connus ces derniers jours. Les formalités remplies, nous sommes rapidement accueillis par l’air chaud à l’extérieur. Abidjan se prépare à célébrer avec Zaho, chanteuse r&b en vogue de la capitale française, un événement culturel qui semble attendu. À l’aéroport, les caméras et flashs nous rappellent bien que la presse est a l’affût, dans l’espoir de décrocher une interview avec la jeunotte avec qui nous avons joyeusement partagé un verre à bord du vol Air France qui nous conduit à Abidjan. Mais ce n’est pas tout, puisqu’un groupe de fans est là aussi et une hammer noire aux vitres teintées ont été mobilisés pour l’accueil. Une vie de star l’attend de toute évidence sur les bords de la lagune Ébrié… Dans la réalité, tout le monde semble s’être passé le mot pour ne plus se laisser griser par les misères d’un continent qui n’en finissent pas. Alors, on a recours à la culture pour évacuer, en attendant que le vent tourne !

Seconde destination : Cotonou – Bénin. Le ballet des « Zemidjan », les fameux taxi-motos du pays de Djimon Hounsou (Amistad, Steven Spielberg – 1997) est un spectacle à voir. Cela dit, il est impossible de visiter le Bénin sans faire les détours de Ouidah et nous nous sommes sacrifié à ce rituel. Pour cause, l’un des plus grands carrefours de la traite des esclaves, avec l’Îles de Gorée, est aujourd’hui devenu une curiosité touristique et culturelle. Le village de Ouidah, dont l’architecture contraste avec les bâtiments récemment érigés alentours, porte toujours (comme si la misère ambiante ne suffisait pas) les traces de l’esclavage. Dans ce port, des hommes, des femmes et des enfants ont été parqués comme du bétail avant d’être embarqués sur des bateaux dans des conditions défiant l’entendement pour aller travailler comme esclaves dans les plantations aux USA et sur certaines Îles. Enchaînés, ils n’étaient libérés après plusieurs jours que pour assouvir leurs besoins intimes et encore… Au-delà du caractère exotique de cet endroit chargé d’histoire, Ouidah a tout pour pousser à la révolte le plus pacifiste des humanistes ! Mais, on se rappellera tout de même qu’il n’aurait peut-être jamais eu de « Blues » ni de B.B. King sans un endroit comme Ouidah ! Car la chaleur, la vraie, prend sa source dans le cœur…