Suivez Nous

Humour : Thomas Ngijol – Fabrice Éboué Retour à la case départ!

Firmin Koto | | Cinéma

-

Un duo explosif, une belle mise en scène avec un sujet dramatique: l’esclavage. Et le tour est joué. ”Case départ” fait déjà débat même si Thomas Ngijol affirme que lui et Fabrice Éboué son compère sur le coup ne voulaient pas rire de l’esclavage. Mais en même temps reconnaissent ils qu’on rigole plus facilement de choses dramatiques. Et quand le film n’est pas un enchaînement de sketches (Il a un véritable scénario), C’est une première d’autant plus que selon eux le passé doit être clair pour pouvoir faire table rase. Affirment-ils pour justifier leur engagement face au devoir de mémoire. Mais en même temps bon nombre de spectateurs estiment que Thomas Ngijol et Fabrice Éboué ont poussé le bouchon un peu trop loin au point de susciter un appel au « boycott intelligible et intelligent » du film Case départ.

L’internaute Philippe Mbala expliquait qu’a la suite d’une malédiction, les deux personnages se retrouvent à l’époque de l’esclavage et que le titre et le ton de la pièce suppose donc que le « départ » de l’homme noir serait la période esclavagiste et que de ce fait l »homme noir n’a donc pas d’histoire.
C’est un fait remarquable mais en même temps ”Case départ” a pour objectif premier de faire rire et de rassembler un maximum de monde dans les salles.

Seulement, voila que ce film qui bat un grand record d’entré dans les salles et revenant en permanence sur le devant de la scène parle des questions qui commencent à empoisonner les esprits.
Thomas Ngijol et Fabrice Éboué doivent non seulement s’explique mais aussi convaincre sur leur intention réel avec ”Case départ” .
” L’intégration, l’immigration, les quotas sont selon eux autant de répliques qui mérite qu’on mette les pendules á l’heure. Il était donc nécessaire de revenir à la case départ pour revisiter cette période douloureuse.
Au fond, l’idée de ”Case départ” est d’aller plus loin dans la douleur pour parler des petites choses d’aujourd’hui, rétorquent les deux pensionnaires du Jamel comédie club.

Comme si la démarche des amis de Jamel Debouz n’était pas assez claire, la Martiniquaise Joby Valente, comédienne et présidente du Mouvement pour une nouvelle humanité s’est elle aussi exprimée récemment pour enfoncer ”Case départ pour”

Elle dit critiquer cette initiative parce qu’elle pense qu’on est en butte avec des gens qui réclament l’abrogation de la loi Taubira. «Il n’y a pas encore eu de film français sérieux sur le sujet et voilà que de jeunes humoristes s’en emparent… Ça banalise et ils sont encouragés… Peut-être ne le savent- ils pas. Ils ne sont d’ailleurs pas vraiment concernés puisqu’ils n’ont pas d’ancêtres déportés.
Si ça commence comme ça, le discours va glisser. Rigoler avec l’esclavage alors que la mémoire n’est pas encore reconstituée… »
lançait-elle en substance avant que Fabrice Éboué, coréalisateur et comédien de Case départ refuse tout de go son analyse dans une interview accordée à Gens de la Caraïbe : ? »

Il juge complètement irrecevable le allégations de Joby Valente tout en situant clairement sa place dans le film. Pour Fabrice Éboué elle correspond dans le film à Joël tout au début (NDLR : Joël est celui qui est au chômage ; être noir, selon lui, est la cause de tous ses échecs puisqu’il serait tout le temps en butte au racisme).

Même si c’est terrible à dire, c’est pour Eboué une attitude qui entrave l’avancée du peuple noir, dire même de l’humanité en général. Et precise t-il ”nous sommes plutôt dans l’air de la discrimination. Racisme est peut- être un mot trop violent aujourd’hui.

Sinon, on ne fait plus de différences avec des gens qui ont pu être fouettés et traités de sale nègre. La discrimination est plus sournoise. Finalement, je préfère qu’on me dise « sales nègres » plutôt qu’on me refuse un emploi ou un appartement. Au moins, je sais à qui j’ai affaire. La discrimination empêche l’intégration” conclut-il